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Si vous êtes fan de football et suivez la NFL depuis quelques années, le nom d’Herschel Walker ne vous est pas inconnu.
La «légende» qui a aussi participé à la télé-réalité produite par Donald Trump, Celebrity Apprentice, est actuellement candidat républicain au poste de sénateur de la Géorgie. Ce ne sont plus ses prouesses sur un terrain de football qui nous intéressent aujourd’hui, mais plutôt quelle sera la nouvelle controverse qui le concernera.
La dernière, et celle qui fut la plus diffusée est celle touchant la question de l’avortement. Walker est un militant antiavortement des plus stricts. C’est-à-dire qu’il ne croit pas que l’avortement devrait être légalisé, même en cas de viol ou d’inceste. Il a déjà comparé la procédure à un meurtre, rien de moins.
Cette position, qui est la même mise de l’avant par plusieurs républicains n’est, à la base pas vraiment controversée. Le problème ? Il aurait payé une femme, avec qui il a eu une relation sexuelle en 2009, 700 $ pour qu’elle se fasse avorter. La femme en question, qui est aussi la mère de l’un de ses quatre enfants, a conservé le chèque avec la signature de Walker, la facture de la clinique d’avortement ainsi qu’une carte de prompt rétablissement écrite à la main par le candidat.
L’ex-athlète se défend depuis en affirmant qu’il ne se souvient plus pour quelle raison il a donné ce montant, mais que ce n’est aucunement pour payer une procédure.
La controverse ne s’arrête pas là. Dans la foulée de cette bombe qui a fait la une des médias, l’un des fils de Walker, Christian, a fait une sortie très remarquée sur Twitter en dénonçant les comportements violents et l’hypocrisie de son père.
Il y raconte à quel point l’ex-joueur de football avait été menaçant envers sa mère et que bien qu’il se présente en bon chrétien et surtout bon père de famille, il n’a jamais été présent pour l’un de ses quatre enfants, tous nés d’une mère différente.
Walker a un passé violent bien connu. Il en a même parlé dans ses mémoires après sa carrière de football. Il souffre du trouble de la personnalité multiple, ce qui expliquerait ses comportements selon lui.
Et si seulement tout s’arrêtait ici. On sait également qu’il a menti sur le nombre d’enfants qu’il a eu, sur ses performances académiques et sur son passé, finalement inexistant, dans les forces de l’ordre. Poussé dans ses retranchements sur le dernier point lors d’un débat avec son adversaire démocrate, le pasteur Raphaël Warnock, il a brandi un badge de policier avant de se faire fortement réprimander par la modératrice pour son utilisation d’un «accessoire». Il a finalement décidé d’utiliser l’incident à son avantage en commandant 1000 fausses badges de police pour amasser des fonds pour sa campagne.
Je vous épargne également la totalité des déclarations controversées ou carrément loufoques du candidat qui a déjà déclaré qu’il y avait déjà assez d’arbres aux États-Unis ou encore que le bon «air» américain avait été contaminé par le mauvais «air» chinois lors d’un déplacement d’un continent à l’autre.
Le grand test sera le 8 novembre prochain, date de l’élection de mi-mandat. Est-ce qu’Herschel Walker aura droit au traitement «à la Trum » ? Survivra-t-il à une controverse qui aurait, auparavant, coulé automatiquement sa candidature ? Rappelons-nous quand Trump avait été entendu dire «grab them by the p****» dans un enregistrement. La plupart des gens croyaient que la campagne de l’homme d’affaires était alors terminée. Finalement, il a gagné la présidence contre toute attente. Si on se fie aux sondages, malgré tout ce qui a été dit sur Walker, il a encore une bonne chance de l’emporter.
Les républicains ont parié sur des candidats vedettes pour reprendre le contrôle du Sénat. Herschel Walker en Géorgie, mais aussi le célèbre Dr Oz en Pennsylvanie. Deux États clés et qui pourraient décider si les démocrates vont conserver leur mince majorité. Le camp Biden mise quant à lui sur l’absurdité de certaines candidatures et va même jusqu’à financer les candidats les plus controversés de cette campagne en faisant le pari suivant : face à une candidature extrême, l’électeur choisira le candidat démocrate modéré. Il faudrait toutefois rappeler aux démocrates que lorsqu’on parie, on a aussi la forte possibilité de perdre. Ici ce n’est pas de l’argent qui est en jeu, mais l’avenir de l’Amérique telle qu’on la connaît.