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L’élection québécoise est peut-être derrière nous, mais la saison électorale bat toujours son plein aux États-Unis. Les élections de mi-mandat auront lieu dans un mois et déjà, nous pensons à l’élection présidentielle de 2024. Il ne faut jamais oublier que, sans trop exagérer, les Américains sont constamment en élection, ce qui a pour effet de nous faire regarder toujours un peu trop en avant.
Pourquoi dans cette chronique mettre la charrue avant les bœufs, pour reprendre l’expression populaire ? Parce que l’une des étoiles montantes du parti démocrate était de passage à Montréal, très discrètement la semaine dernière. Pete Buttigieg, l’actuel Secrétaire aux transports de l’administration Biden, était dans la métropole pour assister à l’assemblée de l’Organisation de l’Aviation civile internationale (OACI), mais également pour recevoir un prix de la fondation Émergence.
Crédit photo | Claude Guillet
Pete Buttigieg est le premier membre d’un cabinet, confirmé par le Sénat, ouvertement homosexuel aux États-Unis. Il était aussi le premier candidat ouvertement gai d’importance à se lancer en campagne présidentielle. Une aventure qu’il pourrait répéter en 2024 pour succéder à son actuel patron.
Surnommé Mayor Pete parce qu’il a été maire de sa ville natale de South Bend en Indiana à 29 ans seulement (et aussi parce qu'ils sont nombreux à trouver son nom de famille impossible à prononcer), il a un C.V. franchement intéressant. Ancien officier du renseignement dans l’armée américaine, il a même pris un congé de plusieurs mois pendant son mandat à la mairie de South Bend pour être déployé en Afghanistan et servir son pays. Diplômé de Harvard et Oxford, il parle plusieurs langues, dont le français. Ses quelques mots dans la langue de Molière, en ouverture de discours lors de la remise de prix, ont d’ailleurs plu aux gens dans l’assistance.
Le politicien de 40 ans n’a jamais caché son orientation sexuelle, son mari ou encore les deux enfants qui se sont ajoutés à la famille dans la dernière année. Le prix Laurent McCutcheon lui a été remis pour son rôle dans l’avancement des droits LGBTQ+ et dans la lutte à l’homophonie et transphobie. Joe Biden avait promis en campagne d’avoir un cabinet qui ressemble à l’Amérique actuelle et avoir un membre de la communauté a très certainement ouvert un monde de possibilités à plusieurs jeunes Américains. Le principal intéressé semblait sincèrement honoré de recevoir un tel honneur et a parlé de façon inspirante de son parcours unique.
Il n’est pas fou de penser que Joe Biden sera un président d’un seul mandat. L’homme qui aura 80 ans dans quelques jours a laissé la porte ouverte à ne pas se représenter. Il faut dire que les commentaires sur son âge et sa santé sont présents depuis le jour 1 et que de récentes déclarations du président alimentent les rumeurs qu’il ne serait pas apte à diriger les États-Unis pour quatre années supplémentaires.
Kamala Harris, l’actuelle vice-présidente, était pressentie comme successeur évidente par certains observateurs, mais son mandat jusqu’à maintenant est beaucoup plus décevant qu’encourageant pour l’avenir. Bernie Sanders n’a pas non plus écarté la possibilité de se présenter à nouveau. Le sénateur du Vermont de 81 ans est ouvertement socialiste et inspire la jeunesse américaine comme peu sont capables de le faire. Est-ce réaliste de penser que cette fois-ci serait la bonne pour Bernie ?
Parmi les autres candidats selon les médias américains qui dressent déjà leur palmarès : Stacey Abrams, actuelle candidate au poste de gouverneure en Géorgie ou encore Gavin Newsom, gouverneur de la Californie qui, sans trop grande subtilité, n’hésite jamais à se mettre en valeur à l’échelle nationale. D’autres personnes qui ont tenté leur chance en 2020 pourraient être dans les candidats à nouveau : Amy Klobuchar ou encore Elizabeth Warren. Certains activistes rêvent aussi à une candidature d’Alexandra Ocasio-Cortez. Adulée par la gauche et détestée par la droite américaine, elle aura l’âge légal pour se présenter, 35 ans, trois mois avant l’entrée en mandat du futur président.
On me demande souvent : qui est le nouveau Obama ? Lire ici, qui est cette jeune étoile montante, pleine de charisme et d’ambition qui va inspirer les masses. La réponse très simple : personne ne le sait et retrouver les ingrédients qui ont fait d’Obama le candidat « idéal » à la présidence en 2009, c’est une opération quasi impossible.
Et pour ce qui est des républicains ? C’était mon défi personnel de prendre une pause de celui, qui malgré son absence à la Maison-Blanche, est l’objet de si nombreuses chroniques.