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Au-delà des rumeurs et de la polémique associée à sa candidature, la seule question qui devrait être importante pour le parti démocrate est la suivante : menace-t-il Biden ? Ma réponse très nuancée est « oui ».
Quand on entend le nom « Kennedy », on pense immédiatement à JFK, Jackie, Robert, mais aussi à Lee Harvey Oswald, Sirhan Sirhan ainsi qu’à la prétendue malédiction qui afflige cette célèbre famille. Dans les dernières semaines, la dynastie politique la plus connue est revenue à l’avant-plan. L’un des fils de Robert Kennedy veut être le prochain président des États-Unis.
Robert Kennedy Jr., neveu de John et fils de Robert (RFK), souhaite capitaliser sur son célèbre nom de famille pour faire sa place dans l’arène politique. Il a annoncé le mois dernier qu’il se présentait pour le parti démocrate comme candidat à la présidence face à Joe Biden qui souhaite briguer un deuxième mandat.
Tout d’abord, l’idée qu’un président sortant perde les primaires est presque farfelue, bien que possible. Jamais dans l’histoire un président n’a perdu la nomination au terme d’une course à l’investiture. Quelques-uns d’entre eux ont par contre eu des sueurs froides pendant le processus.
C’est le cas de Gerald Ford qui est passé près de perdre la nomination face à un certain Ronald Reagan. Dans le cas de Lyndon B. Johnson, il a abandonné la course avant même qu’elle se termine après l’entrée en course d’un certain procureur général du nom de Robert Kennedy et la performance du sénateur Eugene McCarthy.
Le deuxième problème pour Robert Kennedy Jr. est qu’au-delà du nom, il n’est pas ce qu’on peut qualifier de « candidat présidentiel traditionnel » pour les démocrates. On lui a accolé, avec raison, l’étiquette de populiste et de polémiste.
Cet avocat environnementaliste est surtout connu pour ses commentaires plus que questionnables sur la vaccination. Il est tristement célèbre pour avoir affirmé qu’Anne Frank, jeune femme juive tuée par les nazis durant la Deuxième Guerre mondiale, avait eu plus de chance que les travailleurs américains forcés d’être vaccinés durant la pandémie de Covid-19. Ses commentaires contre la vaccination ne sont pas nés avec la pandémie.
En 2019, des membres de sa famille l’ont dénoncé dans une lettre ouverte l’accusant de faire de la désinformation sur la vaccination en citant l’exemple de la rougeole. Il a aussi lancé une fondation mettant en doute la vaccination, « Children’s Health Defense », et il a écrit un livre peu flatteur sur le Dr Anthony Fauci, visage de la lutte à la pandémie aux États-Unis.
Les chroniqueurs américains voient plus de ressemblance entre Bobby Jr. et Donald Trump, qu’avec Joe Biden. Robert Kennedy Jr. A, selon plusieurs médias américains, flirté avec l’idée que l’élection de novembre 2020 avait été volée à Donald Trump.
Comme l’ancien président républicain, il ne porte pas les médias de masse dans son cœur ni l’establishment de son parti. Parmi les rumeurs depuis démenties, on le voyait comme potentiel colistier de Donald Trump et certains croient que Steve Bannon, ancien conseiller de Trump et figure bien connue de la droite, était l’architecte derrière sa campagne pour la candidature démocrate.
Il y a quelques jours, l’entourage de Bobby Jr. a dû faire retirer son nom de la programmation d’un événement d’un groupe chrétien d’extrême droite qui devait le recevoir comme conférencier.
Au-delà des rumeurs et de la polémique associée à sa candidature, la seule question qui devrait être importante pour le parti démocrate est la suivante : menace-t-il Biden ? Ma réponse très nuancée est « oui ».
Oui, parce que la marge dans les intentions de vote face à Joe Biden est plus petite qu’entre Donald Trump et Ron DeSantis par exemple. Le « candidat Kennedy » frôle les 20 % dans les intentions de vote pour la primaire démocrate face à un président sortant, et ce, aussi tôt dans la course.
Cet élément à lui seul démontre par le fait même la faiblesse potentielle de la candidature de Joe Biden. Pour ce qui est de se rendre plus loin dans les primaires, il serait très surprenant que le candidat puisse gagner la nomination et puisse même remporter certains États.
Il faut rester prudent parce que l’histoire nous a appris qu’il faut toujours se méfier des sondages et que le nom, la notoriété, la popularité et le côté populiste peuvent être les ingrédients d’une candidature gagnante. Donald Trump ça vous dit quelque chose ?