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Tuerie à Buffalo : quelle sera la suite?
La tuerie raciste survenue samedi dernier dans un supermarché de Buffalo, dans l’État de New York, a fait dix morts et trois blessés. Onze des treize victimes sont des gens issus de la communauté noire.
Le meurtrier est un jeune homme de 18 ans. Il aurait publié un manifeste raciste avant de passer à l’acte.
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Michel Bherer a discuté de l’évènement avec Raphaël Jacob, chercheur et spécialiste de la politique américaine à la Chaire Ralou-Dandurand, lundi au bulletin Noovo Info Le Fil 22.
Le geste aurait été commis au nom de la théorie du grand remplacement, une théorie «extrêmement novice et dangereuse» selon Raphaël Jacob.
«C’est une théorie qui avance que la majorité blanche aux États-Unis est menacée par un remplacement qui viendrait des minorités ethniques, essentiellement afro-américain, hispanique et même juif. Il y a du racisme et de l’antisémitisme combiné», explique M. Jacob.
Responsabilité des géants du Web
Autre fait troublant, le tueur portait sur lui une caméra au moment de son crime, diffusant celui-ci en direct sur une plateforme Web.
La gouverneure de l’État de New York Kathleen Hochul estime que les géants du Web devraient être tenus responsables d’une telle diffusion.
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Raphaël Jacob rappelle du coup qu’il y a un débat sur la question de la responsabilité des différentes plateformes sur le Web et qu’une tragédie comme celle du Buffalo ramène le sujet à l’avant-plan.
«On parle énormément du contrôle du contenu sur ce type de plateforme. Qui le fait? Parce qu’il n’y a aucune transparence, aucune imputabilité. Qui au sein de ces énormes compagnies gère le contenu? Qui décide de supprimer tel compte, mais pas l’autre? Au final, il faut réaliser que si les images avaient été relayés par un réseau de télévision, une station de radio, un journal ou un magazine, le média aurait été blâmé et là, ce n’est pas le cas», précise M. Jacob.
Vers un changement?
À savoir si la tuerie de Buffalo arrivera à faire changer les lois aux États-Unis concernant les armes à feu, Raphaël Jacob craint que non.
«Le changement aura dû arriver il y a 10 ans, lorsqu’il y a eu une tuerie dans une école primaire à Newtown au Connecticut où plus de 20 enfants sont morts. Le moment décisif dans un sens, il était là et ça n’avait rien changé», affirme M. Jacob.