Le Canada a été frappé par des droits de douane de 35% vendredi, après que le président américain Donald Trump a mis à exécution sa menace d'augmenter les droits si Ottawa ne concluait pas d'accord commercial.
Ce texte a été rédigé par l'équipe numérique de Noovo Info.
Toutefois, cela ne veut pas dire qu'aucun accord ne pourrait conclu dans les prochains jours ou mois, estime la professeure titulaire à la faculté de droit de l'Université d'Ottawa, Geneviève Dufour.
«Tout reste possible», a-t-elle dit sur les ondes de Noovo Info 22, en ajoutant que ce décret pourrait être une forme de pression de l'administration Trump sur le gouvernement Carney ou qu'Ottawa souhaite prendre son temps dans les négociations.
Étant donné que ces nouveaux tarifs n'affectent pas les marchandises conformes à l'Accord commercial Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM), ils touchent en réalité seulement 10% des types de produits canadiens envoyés aux États-Unis qui ne sont pas soumis à cet accord.
«Ce n’est pas 10% de notre exportation», a expliqué Mme Dufour en entrevue sur nos ondes «Ce sont des produits qui ne se qualifient pas aux règles d’origine, qui ne sont pas considérés comme étant canadiens ou pour lesquels que les manufacturiers ne sont pas allés chercher leur certification parce qu’ils n'ont pas les ressources ou l’audit est trop cher.
«Il faut arrêter d’être alarmiste. [...] Notre accord de libre échange reste en place. Pour l’essentiel de nos échanges, on reste avec 0% des doits de douanes.»
Pour justifier l'augmentation des tarifs imposés, la Maison-Blanche soutient que le Canada «n'a pas coopéré pour endiguer l'afflux continu de fentanyl» et qu'Ottawa a mis en place des tarifs en guise de représailles. Selon l'experte en droit du commerce, le Canada n'est pas traité comme les autres pays dans le monde, dont la plupart qui n'ont pas signé d'entente sont affectés dès vendredi par des tarifs «réciproques».
«On a notre décret à nous et la préoccupation c’est la guerre au fentanyl. Ils nous dit qu’on en fait pas assez», a affirmé Mme Dufour sur les ondes de Noovo Info 22. «Ce n’est pas une question de balance commerciale ou de sécurité nationale. C’est vraiment fentanyl.»
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Le président a repoussé à plusieurs reprises ses échéances tarifaires, mais son programme commercial a connu quelques succès à l'approche de l'échéance de vendredi. Cette semaine, il a annoncé des accords avec l'Union européenne, la Corée du Sud et le Pakistan, bien que de nombreux détails de ces accords restent flous.
Mais contrairement au Mexique, le Canada ne va pas profiter d’un sursis de 90 jours. En l’absence d’un accord avec Washington, il est impossible pour le gouvernement canadien d’alléger l'impact de ces tarifs sur les secteurs névralgiques comme l’automobile, l’acier, l’aluminium, le cuivre et l’énergie, selon Mme Dufour.
Avec des informations de La Presse canadienne
