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Cette situation peut créer une disproportion entre le salaire de service et le salaire du personnel en cuisine. Et au final, c'est le client qui risque d'y perdre au change.
En raison de l’inflation, la facture des repas au restaurant a augmenté en moyenne de 10% à 20%.
Les seuls qui peuvent en quelque sorte s'en réjouir, ce sont les serveurs qui voient leurs revenus suivre la même courbe. Cette situation peut toutefois créer une disproportion entre le salaire de service et le salaire du personnel en cuisine.
Et étonnamment, les restaurateurs ont peu de pouvoir sur la distribution des pourboires dans leur établissement.
Voyez l’entrevue avec le chef Danny St-Pierre dans la vidéo.
«Un salaire minimum avec pourboire, ça fait en sorte que nous, les employeurs, on va traiter le pourboire […] il va être reversé au serveur, mais on a rien à dire. On a beau essayer des politiques et de faire des chartes de pouvoir, mais on a pas de contrôle et c’est un peu un enjeu en ce moment», explique le chef Danny St-Pierre.
Augmenter les salaires du personnel de cuisine ne représente pas vraiment une solution, puisque cela risque incidemment de faire grimper la facture des clients et donc, ultimement, le salaire de service.
Si certains estiment que les salaires des serveurs peuvent être disproportionnés, le chef insiste toutefois sur l’importance de leur travail.
«Le service, c’est hyper important dans un restaurant, rappelle Danny St-Pierre. C’est ce qui fait la différence entre une bonne et une mauvaise expérience. L’assiette, ça compte, mais on sort pour s’amuser, pour découvrir.»
Selon le chef, le secteur du service s’est cependant tellement développé qu’il est tout simplement devenu une microentreprise dans une entreprise.
«15% du chiffre d’affaires en moyenne se retrouve dans les poches d’une partie du personnel et on ne peut pas le redistribuer. Il y a beaucoup de restaurateurs qui se demandent ce qu’ils vont faire, surtout avec l’inflation, qui fait que l’assiette augmente», illustre Danny St-Pierre.
Alors que le statu quo menace l’industrie de la restauration, instaurer des salaires fixes, comme en France, pourrait donc représenter une solution, d’après le chef.
«Je pense que ce serait important de prendre ce 15%, de le répartir et de faire comme en Europe, où le service est inclus, mais le pouvoir est à la discrétion. On ne se fie pas sur le client pour payer nos serveurs. Ça change le rapport de force», propose-t-il.
Pour l’intervention intégrale du chef Danny St-Pierre, visionnez la vidéo liée à l’article.