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Postes Canada: il est temps de redonner du pouvoir à la direction!

Je fais partie de ceux qui souhaitent une grève. Et une longue, à part de ça!

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«Je ne comprendrai jamais les syndicats qui veulent protéger des emplois. Il n’y a qu’une seule façon de protéger des emplois, et c’est par la rentabilité», écrit François Lambert. «Je ne comprendrai jamais les syndicats qui veulent protéger des emplois. Il n’y a qu’une seule façon de protéger des emplois, et c’est par la rentabilité», écrit François Lambert. (Montage La Presse canadienne/Noovo Info)

Allons-nous avoir une grève ou non? Les entreprises seront-elles prises en otage ou non? Allons-nous perdre la livraison chaque jour? Que faire des aînés? Il y a beaucoup de questions qu’on se pose avec la possibilité d’une grève chez Postes Canada dès vendredi. Je fais partie de ceux qui souhaitent une grève, moi qui suis normalement contre les grèves… 

Pourquoi? Parce que cette fois-ci, elle va être longue et le modèle doit changer. 

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Je ne comprendrai jamais les syndicats qui veulent protéger des emplois. Il n’y a qu’une seule façon de protéger des emplois, et c’est par la rentabilité. Protéger des emplois dans une entreprise non rentable, c’est de la pure folie!

Je vous entends déjà me dire que c’est une société d’État, que ce n’est pas pareil, que c’est un service essentiel. 

Essentiel? Oui, peut-être, mais la concurrence s’est installée au fil des ans. La livraison de courrier existe depuis des années et les FedEx, UPS, GLS et d’autres entreprises plus locales ont pris le relais de façon spectaculaire. À tel point qu’il faut être riche et avoir du temps pour utiliser les services de Postes Canada pour livrer des colis. 

Comme entreprise dans le e-commerce, j’ai un compétiteur de Postes Canada qui vient chercher les colis jusqu’à trois fois par jour à l’usine, pour 50% du prix réclamé par Postes Canada, sans que j’aie à me déplacer. Et le colis est livré le lendemain. 

Donc Postes Canada n’est pas essentiel à la livraison des colis! Livraison des lettres? Collectivement, on a un examen de conscience à faire sur ce que l’on reçoit et sur l’envoi électronique. J’ai fait ce ménage lors de la dernière grève, avant Noël. Il ne me reste que l’exception: les envois gouvernementaux… qui sont pris dans les années 1970. Et à voir les fiascos des systèmes informatiques actuels, je préfère les voir rester pris dans les années 70, mais ça, c’est un autre sujet. 

Apprendre les leçons du passé

Les entrepreneurs qui utilisent encore les services de Postes Canada comme service de livraison, après avoir subi la grève de décembre, me font me poser de sérieuses questions sur leur capacité à s’adapter. En suivant l’actualité, on savait très bien que la grève était imminente, car le sursis du gouvernement allait jusqu’au 22 mai. Pourquoi n’ont-ils pas trouvé d’autres fournisseurs? 

Maintenant, avons-nous besoin de la livraison chaque jour? Avons-nous besoin de tous ces pamphlets d’agents immobiliers? Avons-nous besoin du journal local? Quand vient le temps de justifier des emplois, les syndicats disent qu’ils sont là pour les aînés et qu’il faut garder les services parce qu’ils seraient le seul point de contact avec eux. (J’ai vraiment entendu ça ce week-end à la radio.) 

Postes Canada veut de nouveaux services: des services bancaires, des services aux aînés, etc. Ce serait de la pure folie de donner de nouveaux services à une entreprise gérée par un syndicat qui ne comprend pas que le nombre de lettres a diminué énormément depuis 1977 et qu’il faut s’adapter. Une entreprise a du succès lorsqu’elle travaille en équipe. Et si ce travail d’équipe fait défaut, c’est à la direction de trancher, et non pas à un syndicat. Ce n’est pas de la dictature, c’est le modèle capitaliste qui s’adapte à la réalité. 

Cette grève, on la veut longue. Les impôts des Canadiens doivent servir à créer de l’emploi dans des domaines prospères et non à maintenir des canards boiteux. Plus de 3 milliards vont être nécessaires dans les 3 prochaines années. Cette entreprise est en faillite et on doit la fermer ou la restructurer. Une restructuration d’entreprise fait mal, car il faut prendre des décisions drastiques pour la survie. Postes Canada est rendu là.

François Lambert

François Lambert

Entrepreneur, agriculteur et conférencier