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Photos et identité de la fillette de 3 ans: est-ce «malsain» de toujours les partager?

«Le but des médias, ce n’est pas de montrer l’image d’une enfant qui est souffrante.»

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Doit-on cesser de partager des photos de la fillette de 3 ans? QUENI-PSYCHOLOGUE FILLETTE

Diffuser l’image de la fillette de 3 ans avec le visage tuméfié et des vêtements abimés était-il vraiment nécessaire? Peut-être le jour où elle a été retrouvée en vie, mais maintenant il faut arrêter, car le tout est désormais «malsain», selon une psychiatre.

«Je comprends qu’on était dans la nouveauté mercredi et on n’a pas eu le temps de réfléchir», explique la psychiatre Caroline Gagnon sur les ondes de Noovo Info, jeudi.

«Mais maintenant, c’est différent. On sait qu’elle est en sécurité, c’est peut-être le temps de laisser l’identification de l’enfant et les photos de côté par respect pour cet enfant qui va grandir et qui va toujours avoir à subir d’avoir vécu ça dans son histoire personnelle.»

Mme Gagnon ajoute qu’il est important de cesser de dévoiler le nom de l’enfant afin qu’elle puisse revenir à «un cadre de vie régulier et très doux».

Noovo Info (Noovo Info)
«Par respect, c’est préférable qu’on garde une distance. Ce n’est pas important qu’on ait les photos. On sait ce qui s’est passé.»
-Caroline Gagnon, psychiatre

Or, plusieurs articles au Québec n’ont pas retiré la photo de la fillette de 3 ans, à l'instar de son identité.

«Le but des médias, ce n’est pas de montrer l’image d’une enfant qui est souffrante. Il y a quelque chose qui est malsain là-dedans», a critiqué Mme Gagnon.

Un tel événement pourrait d’ailleurs marquer la fillette, bien qu’elle n’ait que 3 ans.

«C’est possible qu’il y ait des images dans sa mémoire. Il est également possible qu’il y ait de la dissociation et qu’elle ne se souvienne plus du tout de ce qu’elle a vécu», explique Mme Gagnon. «Tout est possible chez un enfant de 3 ans.»

À ses yeux, il est toutefois certain qu’un événement comme ça «aura un impact».

«L’image peut entrainer un cauchemar qui sera récurrent. Donc, l’enfant à environ 6-7-8 ans pourrait refaire le même cauchemar tout le temps sans savoir d’où ça vient.»

La Sûreté du Québec demande d'ailleurs au public de cesser de partager l'image et le nom de la fillette sur les réseaux sociaux. La police affirme que la petite a traversé une épreuve difficile et a besoin de se reposer et de retrouver son anonymat.

À voir dans la vidéo.