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Un regard (très biaisé) sur le show le plus kitsch. Force est de se constater qu’on ne se tanne pas et que la machine à cash de Mariah Cash — rey continue de rouler.
Qu’on le veuille ou non, qu’on s’isole sur les îles Mouk-Mouk pour fuir ou que l’on hiberne du mois de novembre au mois de janvier, Mariah Carey et son All I Want for Christmas is you viendra te chercher. Quel que soit l’endroit où tu te trouves et à toute heure du jour ou de la nuit. Mariah est impitoyable.
Mariah ne se gêne pas pour beurrer au crémage du Dollorama notre temps des fêtes et faire rouler l’industrie du lutin de centre d’achats à plein régime. Mais surtout, elle nous rappelle qu’elle a réussi l’exploit que tout artiste souhaite réussir de son vivant, soit voler Noël. En fait, devenir Noël. Car Mariah, c’est Noël. Pour l’enfer de certains ou pour, comme moi, un bonheur sans fin qui m’a même fait faire 6 heures de train ce week-end jusqu’à Toronto pour assister (et jubiler) à son concert « Christmas to all » au Scotia Bank Arena.
Je vous laisse imaginer le tout. Plus de 7 000 personnes entassées dans un aréna où, à coup de 20 $ la bière, on a chanté les bras dans les airs ses classiques de Noël. Rappelons-nous que seulement avec All I want for Christmas is you, Mariah aurait fait environ 60 millions $ en royalties (un terme bien choisi pour la Reine de Noël) depuis la sortie de son hit en 1994, paru sur l’album Merry Christmas qui, encore à ce jour, trône chaque année dans le top des ventes. Force est de se constater qu’on ne se tanne pas et que la machine à cash de Mariah Cash — rey continue de rouler.
Crédit photo: L'image officielle de la tournée Christmas to all de Mariah Carey.
Mariah nous l’a bien rappelé dimanche avec ce concert spécial de Noël, événement dans la plus pure tradition de Motown et Radio City Music Hall, un kitsch et fromagé mélange entre l’église, la parade de Noël de Disney et le défilé du Macys. Tout ça boosté sur le 220 volts, guirlandes de Noël et flocons en 3D, enfants danseurs lutins sur scène même s’il est 23 heures, orchestre live chromé or et évidemment elle qui semblait descendre directement d’un top de sapin avec danseurs aux bras (car oui elle ne se déplace pas seule) à atterrit, tel le miracle de la 4e rue, pour nous replonger à l’âge de 8 ans la veille de Noël quand on laisse un biscuit et un verre de lait pour Santa Claus. La différence est que ce saut dans le temps aura coûté aux plus pauvres des fans (moi) la jolie somme de 200 dollars pour être au balcon et jusqu’à 450 dollars pour être au parterre. J’ai bien beau être le plus grand fan qui soit, reste que pour retourner en enfance, ça fait cher la minute dans le rapidotron de Mariah.
Le show maintenant.
Extatique je fus, aux anges je demeurai. Certes je suis le moins objectif qui soit quand vient le temps de parler de ma chanteuse préférée, mais donnons à César ce qui revient à César, sa voix live était sublime, même avec une heure et demie de retard. Après tout, on est diva où on ne l’est pas.
Décor plus grand que nature, projections dignes de l’intérieur d’une boule en verre de Noël que l’on brasse et enchaînant diadème de diamants et des robes plus glam-quétaines de Noël les unes que les autres, la Reine a su tenir sa promesse de donner aux fans de Mariah de Noël un show de Noël. Car c’est bien là où il fallait être ce dimanche soir, au Scotia Bank. Un fan de Mariah oui, mais un fan de Mariah de Noël. Niché en effet. Disons que dans la foule, il était rapidement facile de repérer les chums des filles qui accompagnaient leur blonde au spectacle, semblant littéralement dormir aux gaz durant Night Divine ou Joy to the World.
Reste que Ashley moi, ma voisine de siège devenue ma BFF pour la soirée ainsi que mes cinq amis un peu trop pompettes pour un dimanche soir, nous avons plongé dans ces 90 minutes de Noël avec joie et allégresse. À noter qu’elle a su combler son public moins Noël en y incrustant quelques-uns de ses hits donc It’s like that, We belong Together, Big Energy, Fly like a Bird avec une chorale gospel, un mash-up de quelques hits plus dansés et Hero. Le rappel ? All I want for Christmas is you, évidemment.
Crédit photo: L'auteur de ce texte, Jordan Dupuis, et sa voisine de siège devenue meilleure amie le temps d'un concert.
Mariah ne s’en cache pas, elle est une diva et elle s’amuse pleinement avec ce titre qu’elle n’a nullement volé. La preuve ? À trois reprises, artistes, maquilleurs et coiffeurs se ruèrent sur scène pendant qu’elle jase ou chante afin de lui faire des retouches. Surréel et savoureux à la fois. Un « glamory moment » comme elle l’appelle. C’est également en arrivant sur scène et en nous demandant « Do you like the ensemble? » qu’elle certifia son titre. Elle est tellement « too much » qu’on ne peut lui en vouloir.
Malheureusement, ceux qui la prennent au sérieux ont mal compris le personnage, car c’est avec autodérision qu’elle se paie sa propre tronche en allant même jusqu’à mettre ses enfants sur scène pour les faire potiner sur leur mère qui est trop diva dans les coulisses.
En ce sens, ses jumeaux Moroccan et Monroe, maintenant âgés onze ans l’accompagnent partout, même sur scène. C’est d’ailleurs dimanche que sa fille Monroe fit pour la première fois, guitare et micro à la main, une performance sur scène.
Gâtée la petite, un quatre minutes en plein milieu du concert de sa mère devant un aréna en délire. Pour casser la glace, elle n’aurait pu demander mieux. Et pour l’info, rassurez-vous, elle ne volera pas la place à sa mère.
Les bémols ? Il y en a, car Mariah n’est pas parfaite, l’énergie en deux parties distinctes du concert et la mise en scène peu trop traditionnelle. Première partie : on est à l’église un 24 au soir, ce qui peut plaire pour 30 minutes, mais pas pour une heure. Par la ensuite, à la suite d’un entracte louche, avec danseurs en collants blancs de lycra, arrive une seconde partie dynamique, très festive où les sandwichs pas de croûte volèrent par milliers. Une passerelle où quelques moments plus intimes rappelant le party de Noël en famille auraient été bienvenus, ce Merry Christmas to all ressemblant dans sa structure à n’importe quel de ses concerts. Mais on lui pardonne tout, car on pardonne tout à une Reine.
Mon week-end, tout comme celui de milliers de gais et de leurs chums de filles venus au concert, se termina (assez ivre) dans un bar du village de Toronto où des drag-queens clones de Mariah et fans finis prièrent tous ensemble cette soirée divine, un shooter à la main, dansants sur un remix house de All I want from Christmas is you et brillants de mille feux sous la lumière divine de Sainte Mariah.
Que j’aime ma vie et que j’aime Noël.