Chroniques

Les premières excuses du pape aux Autochtones sont-elles suffisantes?

«Je trouve qu’il y a encore un peu de dégagement de responsabilité de l’Église».

Publié

Les premières excuses du pape aux Autochtones sont-elles suffisantes? Le pape François a officiellement présenté des excuses aux survivants des pensionnats pour Autochtones et à leurs familles pour le rôle que l’Église catholique romaine a joué dans ces établissements. Cependant, des excuses sont insuffisantes et des actions concrètes devraient être prises, selon notre collaborateur et avocat, Alexis Wawanoloath. «Je trouve qu’il y a encore un peu du dégagement de responsabilité de l’Église», a soutenu l’avocat en entrevue avec l’animateur Michel Bherer au bulletin Noovo Le Fil 17. «Destruction culturelle et d’assimilation» Le pape n’a tout de même pas pesé ses mots lors de son discours qui a eu lieu en Alberta sur le site qui abritait un pensionnat pour Autochtones. Il a notamment mentionné que «de nombreux membres de l’Église ont coopéré à ces projets de destruction culturelle et d’assimilation». Cependant, Me Wawanoloath aurait souhaité que le Saint-Père condamne l’institution religieuse plus directement. «[J’aurais aimé que] l’Église s’excuse, et pas juste que l’Église s’excuse pour ses membres qui ont participé à ça. L’Église est au centre de cette volonté colonisatrice», a-t-il ajouté. Le pape a également omis de mentionner les abus sexuels dont des milliers d’enfants ont été les victimes. Des actions concrètes Le pape François a précisé que les excuses constituent seulement un premier pas dans cet effort de réconciliation avec les Premières Nations. La véritable action que devrait poser l’Église est de délivrer les archives contenant des informations sur les victimes qui ont vécu dans les pensionnats, selon le spécialiste en actualité religieuse, Alain Pronkin. «Il va falloir ouvrir les archives pour vraiment aller au fond des choses. Il faut le reconnaître: depuis 1511, il y a des prêtes au sein de l’Église catholique […] qui dénoncent le traitement qu’on fait aux Premières Nations», a expliqué M. Pronkin. Restitution De plus, la guérison doit passer par la restitution, selon Me Wawanoloath. L’Église est toujours en possession d’artéfacts appartenant aux peuples autochtones. Les Premières Nations attendent aussi la délivrance du fonds de 25 millions qui avait été promis par l’institution religieuse en guise de dédommagement. «J’espère que l’Église va mettre la main dans sa poche et mettre l’argent sur la table», a souhaité l’avocat.

Le pape François a officiellement présenté des excuses aux survivants des pensionnats pour Autochtones et à leur famille pour le rôle que l’Église catholique romaine a joué dans ces établissements.

Cependant, des excuses sont insuffisantes et des actions concrètes devraient être prises, selon notre collaborateur et avocat, Alexis Wawanoloath.

«Je trouve qu’il y a encore un peu de dégagement de responsabilité de l’Église», a soutenu l’avocat en entrevue avec l’animateur Michel Bherer au bulletin Noovo Le Fil 17.

«Destruction culturelle et d’assimilation»

Le pape n’a tout de même pas pesé ses mots lors de son discours qui a eu lieu en Alberta sur le site qui abritait un pensionnat. Il a notamment mentionné que «de nombreux membres de l’Église ont coopéré à ces projets de destruction culturelle et d’assimilation». Cependant, Me Wawanoloath aurait souhaité que le Saint-Père condamne l’institution religieuse plus directement.

À lire également:

«[J’aurais aimé que] l’Église s’excuse, et pas juste que l’Église s’excuse pour ses membres qui ont participé à ça. L’Église est au centre de cette volonté colonisatrice», a-t-il ajouté.

Le pape a également omis de mentionner les abus sexuels dont des milliers d’enfants ont été victimes.

Des actions concrètes

Le pape François a précisé que les excuses constituent seulement un premier pas dans cet effort de réconciliation avec les Premières Nations. La véritable action que devrait poser l’Église est de délivrer les archives contenant des informations sur les victimes qui ont vécu dans les pensionnats, selon le spécialiste en actualité religieuse, Alain Pronkin.

«Il va falloir ouvrir les archives pour vraiment aller au fond des choses. Il faut le reconnaître: depuis 1511, il y a des prêtes au sein de l’Église catholique […] qui dénoncent le traitement qu’on fait aux Premières Nations», a expliqué M. Pronkin.

Restitution

De plus, la guérison doit passer par la restitution, estime Me Wawanoloath. L’Église est toujours en possession d’artéfacts appartenant aux peuples autochtones. Les Premières Nations attendent aussi la délivrance du fonds de 25 millions qui avait été promis par l’institution religieuse en guise de dédommagement.

«J’espère que l’Église va mettre la main dans sa poche et mettre l’argent sur la table», a souhaité l’avocat.

Voyez l'entrevue complète de l'animateur Michel Bherer dans la vidéo.