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Plus de la moitié des journalistes, animatrices/animateurs et chroniqueuses/chroniqueurs du Québec sont victimes de cyberharcèlement. Une donnée alarmante selon Michaël Nguyen.
Une étude menée par la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC-CSN) et le Service aux collectivités de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM) auprès de 264 membres des médias (journalistes, animatrices/animateurs et chroniqueuses/chroniqueurs) dévoile que plus de la moitié de ces gens sont victimes de cyberharcèlement.
Les crimes vont de la cyberintimidation aux menaces à l’intégrité physique en passant par les menaces de mort.
Michel Bherer a discuté des résultats de cette étude avec Michaël Nguyen, président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) jeudi au bulletin Noovo Info Le Fil 22.
Une étude qui présente des détails inquiétants, comme le fait que 14% des répondants affirment avoir évité de traiter certains sujets controversés de l’actualité par peur d’être harcelés.
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Michaël Nguyen est d’avis que non seulement c’est une donnée inquiète, mais aussi alarmante.
«Depuis le début de la pandémie, les menaces envers les journalistes ne cessent d’augmenter. C’est inquiétant et c’est inacceptable. Il faut trouver des solutions. Une profession où la moitié des travailleurs qui se font intimider, cela n’a pas d’allure», affirme M. Nguyen.
Le cyberharcèlement ou tout autre de violence envers les travailleurs des médias a un impact direct sur la liberté de presse et la liberté d’expression estime Michaël Nguyen.
«Il faut comprendre que la liberté d’expression n’est pas absolue. Les journalistes sont là pour trouver de l’information et rapporter la vérité. Nous sommes en guerre de l’information actuellement. Il y a des gens qui ont des agendas pour discréditer les journalistes pour servir leurs intérêts au détriment de la démocratie», croit M. Nguyen.
L’étude dévoile également que 7% des répondants ont reçu des menaces de mort dans le cadre de leur travail.
Michaël Nguyen fait partie de ces victimes. Il a aussi déjà été attaqué physiquement alors qu’il couvrait une cause dans un palais de justice.
«C’est là que les gens doivent comprendre que même si leur attaque est ligne, il n’y a pas d’impunité. Les tribunaux l’ont rappelé dans les derniers mois : les attaques contre les journalistes, que ce soit en ligne ou en personne, sont inacceptables et sont punies. La plupart des gens qui font ce genre de menace écopent de peine de prison. Il y a de réelles conséquences et les gens doivent le réaliser» soutient le président de la FPJQ.
Michaël Nguyen souligne qu’il faut dénoncer ce genre de violence et que c’est faux de dire que ça fait partie des risques du métier.
Il demande aux entreprises du domaine des médias d’accompagner leurs employés victimes de cyberharcèlement lors de mesures en justice et de les écouter. M. Nguyen croit également que le gouvernement fédéral devra peut-être intervenir dans le dossier si jamais les mesures prises pour diminuer cette violence sont vaines.