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La tortue et la paille
Jadis, en juillet 2015, la terre entière s’était scandalisée en voyant cette pauvre madame tortue des mers être secourue, dans le coin du Costa Rica, avec une paille coincée dans une de ses narines.
Fort heureusement, tel un rince-sinus, on lui avait débloqué le tout. Il n’en fallait pas plus pour que tous les continents pleurent cette pauvre victime de la paille de fast-food.
Ça faisait déjà des années que les ancêtres de Greta Thunberg criaient au désastre de la pollution du plastique, mais ça aura pris un tit reptile marin pas super cute pour qu’on allume de mille feux! Et voilà, c’était parti! La guerre du plastique commençait…
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Je ne sais pas quand, ni comment, mais assurément par une espèce de jeu de serpents et d’échelles environnementales, on en est arrivé à la conclusion que l’un des ennemis à abattre, c’était le démoniaque sac en plastique!
Cette chose trop rapidement utilisée qui se retrouvait aussitôt au recyclage. Au mieux, ils avaient servi 3 jours de plus comme sac à lunch pour la petite Cécile-Audrey à son camp de jour d’été-parce-que-la-garderie-est-fermée-et-les-grands-parents-sont-à-boutes.
Mais comprenez-moi bien, je suis tout à fait d’accord avec l’élimination des sacs de plastique. Pas de doute là-dessus! Je ne suis pas sûr que ce soit le bon cheval de bataille mondiale, mais ça, comme le dirait Franfreluche, c’est une autre histoire!
Toujours est-il qu’aujourd’hui, en mars 2023, si je me base sur la banquette arrière de ma voiture, le sac en tissus recyclés et recyclage avec logo de commerce bien en vue, a pris totalement le monopole! It’s une solide domination! J’en ai compté 22.
Oui, j’ai cette vague impression de sauver la terre, mais j’ai surtout l’impression d’être une pub ambulante pour un commerce et de gérer autant de bagages qu’un porteur en première classe du Titanic. J’aimerais pouvoir m’en passer certaines fois, mais après plusieurs essais et catastrophes, je me suis rendu compte que je n’avais pas cette fabuleuse dextérité d’un jongleur du Cirque du Soleil. N’est pas saltimbanque qui veut! Je ne peux pas faire un jeu de Tetris avec mes achats dans mes bras. Je t’entends me dire: bien moi, je suis capable! Et ben… BRA-VO!
J’ai dit 22 sacs dans ma voiture, mais ça n’inclut pas ceux dans ma maison! Parce que bien sûr quand j’entre chez moi avec mes beaux achats, je vide mon sac et, souvent, j’oublie de le ramener dans la voiture! Et ensuite, je retourne au même commerce SANS mon sac en tissus sauveur d’océan et que dois-je faire? En racheter un nouveau! Grrr! J’entends l’écho du vent portant ta voix me susurrer: gnochon! Prends un autre de tes sacs! Oui, je peux faire ça! Mon mini-cerveau a assimilé le tout.
Mais, il m’est arrivé à quelques reprises qu’on me signale à la caisse que je DOIVE prendre les sacs aux couleurs du commerce (retour à la pub ambulante). Et comme ma patience a souvent ses limites pas mal plus proches que la moyenne mondiale, je choisis le chemin le plus facile qui mène à l’achat d’un nouveau sac.
Oui, j’ai aussi ces sacs vendus au Salon des métiers d’art fait en restant de jutes de poches de patates. Oui, j’essaie de les utiliser le plus souvent possible. Mais ils ne sont pas munis d’alarme qui me rappelle de les ramener à ma voiture. Il se produit donc le même phénomène qu’avec les autres… Il reste dans mon humble demeure!
Je ne vous cacherai pas non plus que ça m’arrive souvent de trouver ça totalement absurde de sortir d’un commerce avec mes sacs en tissus avec un message funny trendy dessus et que tout l’intérieur des sacs contient une tonne de produits emballés dans… du plastique!
Mais je comprends bien qu’il faut commencer quelque part et que chaque geste compte! Je le sais ben! En attendant, je travaille sur un concept de rangement super ergonomique de sacs en tissus anti-crise climatique pour voiture. Je ne vise rien de moins que de détrôner Marie Condo à grands coups dans les jarrets de la vie moderne!