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Comprenez-moi bien, je ne suis pas devenu plus vertueux que mère Thérèsa.
Comme plusieurs personnalités connues, je reçois de nombreux messages via mes diverses plates-formes. J’essaie le plus possible de répondre à tous. Je dirais même que je suis pas mal plus performant que bien des services à la clientèle.
Votre message est important pour moi.
Je ne le fais pas par opportunisme, mais tout simplement parce que j’aime jaser avec les gens. De plus, je me dis que s’ils ont pris le temps de m’écrire, je peux bien leur rendre la pareille. Toujours est-il que la semaine dernière, je reçois un message d’une dame sur mon «Messenger» Facebook. On l’appellera «L» pour conserver son anonymat.
En gros, Lisette me disait qu’elle m’avait vu trois fois avec la même chemise dans trois émissions différentes. Lisette ajoutait aussi que ce n’était pas la première fois qu’elle remarquait des doublons de vêtements dans mes apparitions télé, sur une photo dans un magazine ou sur un site à potinage.
Son message n’avait rien d’agressif. Juste une constatation qui avoisinait le reproche camouflé. Je me disais que ça devait quand même un peu la travailler intérieurement puisque Lisette avait pris le temps de m’écrire sur le sujet.
Bien sûr, ça ne m’a pas choqué ou mis en colère. Je dirais même que ça m’a amusé et surpris. Je me suis dit aussi qu’il faut quand même être observatrice sur mes passages un peu partout pour arriver à cette conclusion. C’est flatteur.
Je me suis imaginé Lisette ayant un tableau Excel de mes vêtements pour en faire une compilation hebdomadaire. Ma police de la guenille personnelle. Je lui ai répondu qu’elle avait raison. Maintenant, je porte plusieurs fois les vêtements que j’achète lors de diverses apparitions pour le boulot.
Soit! J’aime toujours autant la guenille, mais de façon plus intelligente. Pendant longtemps, je me faisais un devoir d’avoir pour le travail une garde-robe bien garnie. Il m’arrivait souvent de porter un vêtement une seule fois et de le faire passer tout de suite dans ma section «de tous les jours». Comme si c’était un fashion faux pas de le remettre pour une seconde apparition. J’avais un petit Jean Airoldi démon assis sur mon épaule gauche qui me susurrait à l’oreille : non ! Tu l’as déjà porté pour aller faire des guédilles au homard avec Sœur Angèle dans son émission «Le frigo divin» .
Et puis, la sapristi de pandémie est arrivée. Un temps d’arrêt obligatoire qui a fait en sorte qu’on avait beaucoup de temps pour réfléchir entre deux séries télé. C’est en terminant mon sac de chips format familial, bien effoiré sur mon sofa, que je me suis mis à penser à ma façon de gérer mon look vestimentaire.
Oui, je pouvais remettre un même vêtement une fois, deux fois, trois fois… et peut-être même quatre fois à divers moments de ma vie professionnelle. Ça ne changeait rien. Ce n’était pas grave. Je n’allais pas subir une combustion spontanée envoyée par mon démon Airoldi. Il n’y avait rien d’écrit dans le code des us et coutumes du showbizz québécois qui interdisait cette idée. Je m’étais moi-même dicté cette règle superflue.
Comprenez-moi bien, je ne suis pas devenu plus vertueux que mère Thérèsa. J’achète encore beaucoup des vêtements pour le boulot. Je veux dire, on évolue dans la vie, mais on garde notre nature profonde ! Mais j’en achète moins et mieux.
Mieux dans le sens que je sais que certains vêtements, agencés différemment, vont me permettre trois-quatre passes dans le net de la lentille télé. Mieux dans la qualité et leur provenance. Je continue de m’amuser avec mon look, mais de façon plus consciente. Beaucoup moins dans le coup de tête du moment.
Je me pose la question : est-ce que je vais vraiment porter ce vêtement ou c’est juste un coup de cœur un samedi soir avec un léger abus de vin ? God! Je sonne tellement Pierre-Yves McSween. Je ne sais pas si c’est une bonne nouvelle.
Je ne suis pas non plus en train de faire un peu de morale à cinq cennes. Chacun mène sa barque du linge à sa guise. Tout ça est ben correct. Je voulais simplement vous partager mon petit bout de réflexion sur le sujet. Je suis maintenant plus fashion que fashion victime. Sur ce, je vais, de ce pas, écrire à Lisette pour savoir combien d’apparitions j’ai fait avec ma petite chemise blanche à fleur bleue. Me semble que c’est deux.