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La campagne prend des airs de film hollywoodien où chaque personnalité joue un rôle selon son casting.
Dès le premier jour du rassemblement démocrate, les médias affirmaient que l’événement qui se tenait à Chicago serait la convention la plus glamour depuis la nomination de Barack Obama en 2008. Influenceurs, célébrités et stars du Parti démocrate ont donné tout un spectacle, confirmant que la politique américaine est indissociable du culte de la personnalité (et pas juste du côté des républicains).
Depuis le désistement de Biden, la campagne prend des airs de film hollywoodien où chaque personnalité joue un rôle selon son casting. Kamala Harris est bien sûr la procureure super-héroïne à qui on confie la mission de barrer le villain Trump. Pour sélectionner son vice-président (le rôle de soutien par excellence), des auditions ont été tenues et c’est la proposition du coach comique qui a valu le rôle à Tim Walz. Les éminences du parti (les Obama, les Clinton) sont les mentors à la Mr Miyagi de Karaté Kid alors que les nouvelles stars (Pete Buttigieg, Gretchen Whitmer et Josh Shapiro) forment un groupe du type Avengers, chacun avec son superpouvoir. Le film a même sa chanson officielle: Freedom de Beyoncé.
Mais ce sont les caméos de célébrités qui donnent l’avantage people au Parti démocrate. La première surprise est venue mardi pendant le roll call où chaque État attribue les votes de sa délégation à un candidat. Pour la Georgie, c’est le rappeur crunk Lil’ Jon qui a électrisé le United Center et les médias sociaux. Puis, mercredi, Oprah Winfrey a prononcé son premier discours dans une convention (en prenant soin de rappeler qu’elle est inscrite comme indépendante sur les listes électorales). Mindy Kailing, P!nk et Kerry Washington ont aussi pris un vol pour Chicago pour l’occasion.
C’est impressionnant que les démocrates aient réussi à produire une convention dynamique moins de quatre semaines après avoir changé de candidat (tout en rendant hommage au président sacrifié). Les récits biographiques de Kamala Harris et Tim Walz (ou le back story comme on dit à Hollywood) ont insufflé pas mal d’émotions à l’événement en plus de créer un contraste avec les très weird Trump et Vance.
Mais ça prendra plus que des récits inspirants pour que les Américains fassent confiance au ticket Harris-Walz sur l’enjeu numéro un de cette élection: l’économie. La présence de célébrités multimillionnaires n’aide pas non plus la crédibilité du parti sur cet enjeu, même si dans les faits Joe Biden a été le président le plus pro-syndicat depuis des décennies.
Les sondages tendent à démontrer que les jeunes, les femmes et les minorités reviennent vers les démocrates après avoir boudé Biden. Ce sera intéressant de voir si les memes, la joie et la culture pop seront suffisants pour les convaincre de sortir voter en novembre.
Jeudi, avant le discours de Kamala Harris, la rumeur voulait que Beyoncé fasse une apparition à la convention (ce qui s’est avéré faux). Des internautes tentaient aussi de savoir si le jet privé de Taylor Swift allait atterrir à Chicago. Selon moi, il est un peu tôt pour sortir d’aussi gros canons.
Je fantasme déjà à l’idée de voir les deux méga stars offrir un concert gratuit en Pennsylvanie à quelques jours du vote, pour s’assurer que le Beyhive et les Swifties solidifient le fameux blue wall qui permettrait à Kamala Harris de devenir la première femme présidente des États-Unis.
Cette scène et surtout une victoire démocrate offriraient une finale éclatante au psychodrame des années Trump. Reste à voir ce que les scénaristes (les électeurs) ont prévu pour la fin du film.