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Mais tout comme de nombreux dossiers au palier fédéral, nous n’avons pas l’heure juste, personne n’est responsable et on espère que les citoyens, les oppositions et les médias passeront à autre chose.
L’intimidation subie par le député Michael Chong est un véritable scandale qui s’ajoute aux récentes révélations sur les tentatives d’ingérence du régime chinois sur notre territoire. Mais tout comme de nombreux dossiers au palier fédéral, nous n’avons pas l’heure juste, personne n’est responsable et on espère que les citoyens, les oppositions et les médias passeront à autre chose.
La semaine dernière, on apprenait que le député conservateur de Wellington-Halton Hills en Ontario, Michael Chong, avait fait l’objet de menaces envers lui et sa famille. Ces événements se seraient produits après que l’élu ait parrainé une motion à la Chambre des communes dénonçant le génocide ouïghour.
On se serait attendus à ce que la situation ait été prise au sérieux par le gouvernement dès que ces actes inacceptables d’intimidation leur eu été révélés.
Alors qu’on se renvoie la balle et qu’il est, après plusieurs jours de questions des oppositions et les médias, encore impossible de véritablement comprendre le fil des événements et qui est responsable pour cet ignoble fiasco.
Devant cette gênante confusion, le gouvernement aurait dû se confondre en excuse et identifier le responsable.
Que nenni, pas d’excuses ! Le gouvernement libéral a plutôt tenté de discréditer le député Chong en insinuant qu’il était au courant depuis des années et qu’il n’avait rien fait. Et en ce qui concerne l’imputabilité, comme d’habitude, personne n’est responsable.
Ce n’était pas à Michael Chong de prendre des mesures. J’ignore comment l’on se sent quand sa famille et soi-même font l’objet de menace de la part du régime chinois, tout comme j’ignore la réalité des sinoCanadiens qui ont encore de la famille en Chine et qui se retrouvent face à des décisions difficiles. Mais de toute évidence, le gouvernement aurait dû agir de façon diligente, rapide et transparente.
Michael Chong n’a pas le pouvoir d’expulser Cong Peiwu. Maintenant que l’affaire est devenue publique, la ministre des Affaires mondiales a émis quelques menaces voilées du bout des lèvres. C’est trop peu trop tard. D’ailleurs, je souligne le mépris et la légèreté avec laquelle Mme Joly a répondu aux questions de Michael Chong cette semaine au Parlement. Elle l’appelait par son prénom. Elle lui faisait la leçon. Gênant.
Nous comprenons tous que les enjeux de sécurité nationale sont critiques. Nous comprenons tous que ce n’est pas agréable de se coltailler avec la Chine. Nous comprenons tous que personne n’a envie de diffuser un communiqué de presse quand des agents du régime chinois menacent nos députés.
Et oui, nous comprenons tous que les conséquences ne sont pas banales lorsque l’on se tient debout devant Pékin, nous ne sommes pas caves à temps plein. Mais il y a une limite à l’opacité et à espérer que le problème va disparaître tout seul et que M. Chong, les citoyens et les médias vont simplement passer à autre chose.
En ce qui concerne l’ingérence chinoise, les informations continuent d’entrer au compte-gouttes, généralement par l’entremise des médias. Sans critiquer le travail des journalistes, nous aurons éventuellement besoin d’informations officielles, appuyées, confirmées par notre gouvernement.
L’information sort, le gouvernement réagit. D’autres informations sortent, le gouvernement réagit. Nous sommes devant un gouvernement 100% réactif et ce n’est rien pour rassurer la population et pour rétablir la confiance qui a été minée dans les derniers mois.
Il s’agit d’une crise de confiance. Il est insécurisant de constater qu’un régime étranger, qui n’est pas particulièrement un régime ami, s’ingère dans nos élections, dans nos institutions ou dans nos décisions.
Nous aurons besoin de gestes forts, et ça presse.
La commission d’enquête est incontournable pour bien comprendre l’ampleur de l’ingérence chinoise au Canada.
S’il y a de l’ingérence, et selon l’ampleur, nous pouvons mettre en place les outils pour nous assurer de l’intégrité de notre démocratie. Ainsi, nous pourrons rétablir la confiance.
Et si l’on découvrait qu’il n’y avait que très peu d’ingérence, ce qui commence à devenir de plus en plus improbable, alors cela aussi contribuerait à rétablir la confiance et à rassurer tout le monde.
La question de l’interférence étrangère au Canada n’est pas une question partisane. Un peu de leadership de la part du gouvernement, pour l’amour.