Faux curriculum vitae, vie inventée, argent détourné et des accusations criminelles: l’élu républicain de New York, George Santos, pourrait être bientôt expulsé du Congrès américain.
Sur papier, George Santos avait tout pour être élu dans une circonscription qui a plutôt tendance à voter pour un candidat démocrate. Immigrant ayant grandi dans Queens avec une brillante carrière, il représente, en théorie, le rêve américain. Le problème est simple : la très grande majorité de son passé a été complètement inventé.
Le magazine Vanity Fair a bien résumé ses plus grands mensonges. Tout d’abord, il a affirmé en campagne électorale que ses grands-parents, d’origine ukrainienne, avaient survécu à l’holocauste. Le tout est faux: il n’a aucune origine juive ni ukrainienne.
Il a aussi mentionné que sa mère était dans les tours du World Trade Center lors des attentats du 11 septembre 2001 et était décédée des suites d’un cancer liées aux émanations toxiques suivant la destruction des immeubles. Également faux. Elle ne travaillait pas dans les tours et était au Brésil lors de l’attaque.
Santos a également vanté ses performances académiques et athlétiques dans une université new-yorkaise, mais sans jamais avoir fréquenté ladite université. Il a aussi indiqué qu’il avait travaillé pour de grandes firmes de Wall Street, également un mensonge. Il a affirmé que quatre de ses employés avaient été froidement tués lors de la tuerie dans le bar gai Pulse en Floride en 2016: faux. Sa nièce a-t-elle été kidnappée par des membres du parti communiste chinois à New York comme il l’affirme? Encore un mensonge.
Cette liste n’est que la pointe de l’iceberg. Ses mensonges sont tellement exagérés et problématiques que plusieurs remettent même en question son orientation sexuelle, avançant que cette partie de sa vie a aussi été fabriquée pour se distinguer lors d’une élection et faire parler de lui.
Et ce n’est pas fini…
Maintenant côté «crimes»: l’élu de 35 ans est aussi accusé d’avoir créé une fausse fondation, d’avoir volé de l’argent à un vétéran américain qui amassait des fonds pour faire opérer son chien d’assistance ainsi que d’avoir commis plusieurs fraudes au Brésil. Il n’y a pas que les journalistes qui s’intéressent à son cas, mais le département de la Justice aussi. Il a été récemment accusé de 23 chefs d’accusation au fédéral, allant du vol d’identité à la fraude. Crimes pour lesquels il a plaidé non coupable.
Malgré tout ce qui vient d’être mentionné, Santos a survécu à deux votes qui avaient pour objectif de l’expulser. Il est important de préciser qu’une expulsion n’est pas une exclusion d’un caucus ou d’un parti politique, mais la révocation totale de son statut d’élu. Le tout s’est produit uniquement à cinq reprises dans toute l’histoire de la Chambre des représentants. La précarité dans laquelle se trouvent les républicains est un autre facteur. Avec une très mince majorité, si Santos est expulsé, il y a de fortes chances que les démocrates reprennent le siège lors d’une élection extraordinaire qui n’aurait pas le choix d’être déclenchée.
Un rapport accablant
L’élément qui pourrait être le clou dans le cercueil politique de Santos est le rapport d’un comité d’éthique qui a été rendu public dernièrement. On y apprend que Santos utilisait l’argent des contribuables pour payer ses voyages, des achats dans des boutiques de luxe, du Botox et même des abonnements à des comptes de la plateforme Only Fans!
En l’expulsant, les républicains de l’État de New York espèrent retrouver un peu de crédibilité et éviter de subir la colère des électeurs new-yorkais qui se sont fait carrément duper.
Le principal intéressé a avoué, dans les derniers mois, du bout des lèvres, avoir simplement embelli son CV. Refusant catégoriquement de démissionner, il a toutefois décidé de ne pas se représenter en se disant au passage, victime de persécution politique.
Dans une publication vidéo sur la plateforme X, Santos commence à se rendre à l’évidence: les carottes sont cuites et il devrait se faire montrer la porte sous peu. Utilisant la défense de Trump et se comparant à lui, il parle d’une machination de l’establishment du parti avec les médias comme grands complices de sa chute.
Mais au niveau des mensonges, je dois dire que l’élève, Santos, a même dépassé le maître. Trump a encore des croûtes à manger.

