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Depuis le début de sa carrière, la chanteuse aime provoquer et choquer. Loin de s’être assagie, elle semble vouloir continuer de le faire en se jouant de nous et de ce que l’on considère comme acceptable ou non de la part d’une femme de 64 ans.
Je nous trouve durs avec notre madone. Si vous suivez la superstar sur les médias sociaux, vous aurez constaté que ses publications sur Instagram et Tiktok sont assez étranges et les critiques elles, nombreuses.
Elle ne se ressemble plus.
Elle a pris ses préarrangements funéraires à l’avance.
Elle refuse de vieillir.
Elle est pathétique.
Voyons, à son âge, elle ne peut plus se définir comme un objet sexuel.
Ces phrases ne sont qu’un maigre échantillonnage des réactions qu’on peut lire sous ses publications face à l’apparence de son visage et ses poses suggestives.
L’une d’elles, d’ailleurs, a beaucoup fait jaser récemment. On y voit Madonna, penchée par en avant, révélant sa poitrine à la face du monde. Un clin d’œil à Britney Spears, elle aussi fortement critiquée sur les médias sociaux? Je ne saurais le dire. Je ne suis pas dans sa tête. Mais plusieurs le pensent.
Si j’utilise un pronom possessif pour parler de celle qui s’appelait, avant d’être portées au firmament de la célébrité planétaire, Madonna Louise Ciccone, ce n’est pas anodin. On la connaît depuis si longtemps qu’on a l’impression qu’elle nous appartient.
Mais Madonna n’appartient à personne, même pas à elle-même. Et au lieu de se moquer d’elle, de la trouver ridicule ou de la critiquer, je pense qu’on devrait se demander pourquoi elle ressent le besoin de s’exposer de la sorte, voire de porter un masque en permanence.
Parce que son visage a l’air de ça, un masque. Un masque qu’elle met en scène comme si son corps était devenu une œuvre d’art contemporain. Ce n’est pas une critique. C’est un simple constat.
Depuis le début de sa carrière, la chanteuse aime provoquer et choquer. Loin de s’être assagie, elle semble vouloir continuer de le faire en se jouant de nous et de ce que l’on considère comme acceptable ou non de la part d’une femme de 64 ans.
Certes, il y a toutes les chirurgies plastiques qui, en apparence, donnent l’impression qu’elle veut avoir l’air éternellement jeune, mais je pense que ce serait une explication simpliste que de considérer toutes ses interventions comme un désir désespéré de ne pas faire son âge.
Oh, il doit bien y avoir un peu de ça. Seulement, pensons un peu à ce que ça fait à un être humain d’être une icône, peut-être la plus grande de toute l’histoire de la musique pop, et de sentir tranquillement ce statut nous être dérobé par le temps.
Ça doit être extrêmement difficile de demeurer à la hauteur des attentes que l’humanité au complet nourrit envers nous et quasi impossible d’être capable d’exister en dehors de ce regard posé sur nous depuis des décennies.
Je suis à peu près certaine que Madonna elle-même a de la difficulté à se défaire de cette image qu’elle a si savamment construite. Elle doit penser, sans doute, qu’il lui est interdit d’être autre chose que Madonna. Et cela implique de devenir cette espèce de statut figée dans le temps qui n’a pas le droit de mourir.
Madonna n’est pas un freak show. Madonna est un produit de consommation et on la consomme à outrance depuis des années en exigeant d’elle qu’elle ne change jamais. Le seul freak show, là-dedans, c’est notre propension à s’approprier les célébrités et à les faire nous appartenir jusque dans la forme de leur nez ou la taille de leurs seins. Le freak show, c’est de penser que ces humains-là n’en sont pas et de les considérer comme des dieux vivants.
Imaginez comment c’est lourd à porter de ne pouvoir être autre chose que cette femme qu’on nous montre depuis des années dans les pages glacées des magazines et sur le web. Imaginez ce que ça doit générer comme anxiété d’être scrutés, analysés et critiqués en permanence par des millions de personnes. Ça rendrait fou n’importe qui.
Je ne dis pas que Madonna est folle. Je dis seulement, et je le répète, je ne suis pas dans sa tête, qu’elle doit avoir l’impression qu’il est impératif de correspondre à cette image qu’on exige d’elle à grands coups de likes et de commentaires désobligeants.
Elle est devenue la caricature d’elle-même, une espèce de monstre. Et ce monstre, je suis désolée de le dire, c’est un peu nous qui l’avons créé.
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