Dès l’ouverture d’une longue, très longue déclaration de verdict, on a rapidement compris que la juge Maria Carroccia allait acquitter les cinq joueurs d’Équipe Canada junior à leur procès pour agression sexuelle, jeudi à London, en Ontario.
Mais la juge a pris le temps de justifier, étape par étape, le pourquoi de sa décision: les contradictions et les incohérences contenues dans la preuve présentée par la Couronne contre Michael McLeod, Carter Hart, Alex Formenton, Dillon Dube et Cal Foote.
«La crédibilité et la fiabilité, c’est au cœur de tout procès en matière criminelle, surtout s’il s’agit du témoignage de la présumée victime», a rappelé Nicole Gibeault, juge à la retraite et collaboratrice de Noovo Info, en entrevue avec la cheffe d’antenne Marie-Claude Paradis-Desfossés au bulletin Noovo Info 17 après le verdict. Mais la juge Carroccia a pris le temps de bien d’expliquer son verdict vu la portée médiatique de ce procès sur une affaire qui remonte à 2018.
Selon la juge Gibeault, ce qui a fait la différence à la défaveur de la plaignante E.M. qui affirmait avoir été agressée sexuellement par les accusés dans une chambre d’hôtel de London: des vidéos dans lesquelles elle affirmait être «OK» avec ce qui se passait et que «tout était consensuel».
«Ces vidéos ont montré une personne très capable de parler, sans problème d'élocution, contrairement à ce qu’elle avait dit en témoignage, c’est-à-dire qu’elle ne se souvenait pas, qu’elle était terriblement intoxiquée», souligne la juge Gibeault.
Et maintenant?
Il est trop tôt pour déterminer si la Couronne a des motifs de porter la décision en appel, constate l’experte. Il faudra une étude poussée du verdict.
Et s’il y a une poursuite au civil, ce sera tout un projet, car les cinq joueurs devront témoigner.