Début du contenu principal.
Évidemment, par les temps qui courent, toute infection suscite un vent d’inquiétude. D’autant plus que le taux de mortalité lié à l’infection peut approcher 40 % chez les personnes vulnérables. Mais dans ce cas, il n’y a pas lieu de s’inquiéter.
Trois cas de légionelloses ont été diagnostiqués à Montréal durant les deux dernières semaines, dont une ayant mené à un décès. Évidemment, par les temps qui courent, toute infection suscite un vent d’inquiétude. D’autant plus que le taux de mortalité lié à l’infection peut approcher 40 % chez les personnes vulnérables. Mais dans ce cas, il n’y a pas lieu de s’inquiéter.
Avant tout, parce que l’infection causée par la bactérie Legionella pneumophila n’est pas contagieuse entre les humains. Il n’existe en fait qu’un seul cas connu et il est demeuré douteux. Autrement dit, le fameux facteur de contagion R0 est égal… à zéro, ce qui est une bonne nouvelle, parce qu’une pandémie de Légionellose, ça ne peut pas arriver.
Ce qui n’empêche pas les éclosions à plus petite échelle de survenir de temps en temps. La toute première a eu lieu en 1976 à Philadelphie, lors d’un congrès de l’American Legion regroupant 2000 vétérans. Dans les semaines qui ont suivi, 182 personnes sont tombées malades, dont 149 membres de l’organisation, et 29 en sont malheureusement mortes.
Le CDC américain a découvert, suite à une enquête approfondie, que l’infection était liée à une bactérie, qui a reçu son nom de baptême Legionella justement suite aux événements. Elle s’était propagée par une contamination de l’air conditionné de l’hôtel où logeaient les congressistes. Depuis ce temps, on en recense environ 10 à 15 cas par millions d’habitants par année en Europe, en Amérique du Nord et en Australie.
L’an dernier, au Québec, 52 cas ont été déclarés et 27 jusqu’ici cette année, mais il faut se rappeler l’éclosion de 181 cas en 2012 à Québec ayant causé 13 décès, liée à la contamination d’une tour aérorefroidissante (TAR) située dans un grand bâtiment. C’est d’ailleurs ce que l’on craint toujours : une source à même de contaminer plusieurs personnes à la fois.
D’où l’importance de tenter de trouver une origine commune aux trois cas, afin de pouvoir la corriger. Mais ça ne sera pas nécessairement le cas. La bactérie contamine en effet souvent des eaux dont la température se situe entre 25 et 40. C’est surtout par exposition à des aérosols transportant la bactérie que la contamination survient, mais également par la consommation d’eau contaminée.
Après un temps d’incubation de 2 à 10 jours, les symptômes ressemblent beaucoup à ceux d’une grippe, avec de la fièvre, un malaise général, des courbatures, des maux de tête, de la faiblesse, des nausées et des diarrhées, et parfois de la confusion, surtout chez les personnes âgées. Le défi est donc de penser à cette infection plus tôt quand on rencontre de tels symptômes, vraiment très communs, surtout durant cette pandémie !
Le cas échéant, des tests spécifiques doivent être demandés pour effectuer le diagnostic, soit des cultures de crachats, des recherches d’antigènes ou encore des tests PCR, en plus des tests de base et d’une radiographie pulmonaire pouvant parfois évoquer le diagnostic.
Il est effet important de diagnostiquer l’infection, en particulier chez les personnes aînées fragiles, immunosupprimées, diabétiques, fumeuses ou atteintes de maladies chroniques, notamment les problèmes pulmonaires, parce que dans ce groupe, la mortalité peut s’élever autour de 40 %. Par contre, chez les personnes jeunes et en bonne santé, l’infection est habituellement sans danger.
Une fois le diagnostic réalisé, on peut prescrire des antibiotiques courants, par exemple des fluoroquinolones, des macrolides comme l’azithromycine ou encore parfois de la doxycycline. Chez les malades fragiles, ce traitement doit être donné en intraveineux de manière prolongée.
Comme il s’agit d’antibiotiques donnés couramment en cas de pneumonies courantes, les experts croient que plusieurs infections à la Legionella passent sous le radar, d’autant plus qu’un grand nombre guérissent spontanément, surtout en l’absence de pneumonie, chez les personnes en bonne santé.
Pour les personnes à la santé fragiles, elles doivent consulter pour tout symptôme infectieux sérieux, surtout avec une atteinte de l’état général, de sorte que le plus probable, c’est que le diagnostic sera fait et que les traitements appropriés seront prescrits.
Bref, voilà une infection aux effets plutôt limités chez les personnes en bonne santé et qui ne se propage pas d’une personne à l’autre. Elle ne devrait donc pas nous inquiéter, même s’il est essentiel d’en trouver la source lorsqu’il y a plusieurs cas reliés afin d’éviter d’autres contaminations. Au fait : clairement pas de nouvelle pandémie à l’horizon.