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C’est ce que croit le collaborateur de Noovo Info Louis-Philippe Lampron, professeur de droit à l’Université Laval.
Donald Trump semble avoir franchi une ligne rouge dans ce qui ressemble à une lutte contre le pouvoir judiciaire aux États-Unis… voire un «coup d’État».
Ce sont les mots que le collaborateur de Noovo Info Louis-Philippe Lampron, professeur de droit à l’Université Laval, emploie pour décrire l’arrestation d’une juge en pleine salle de cour par le Federal Bureau of Investigation (FBI), vendredi à Milwaukee, dans le Wisconsin.
On reproche à la juge Hannah Dugan d'avoir entravé le travail des agents d'immigration qui souhaitaient procéder à l'arrestation de migrants irréguliers.
«C'est très, très grave; on manque de mots pour décrire ce qui est en train de se passer au sud de la frontière», a commenté le professeur Lampron en entrevue avec le chef d’antenne du bulletin Noovo Info Québec, Jean-Simon Bui. «C'est comme si des agents de la GRC (la Gendarmerie royale du Canada, NDLR) débarquaient dans un tribunal pour procéder à l'arrestation d'un juge au Canada.»
«C'est une véritable tentative de coup d'État qui se passe au sud de la frontière. Un coup d'État, ça peut se faire de l'intérieur, ça peut se faire même si on a été élu à un poste.»
Pour le professeur Lampron, c’est «clairement l’objectif»: «il n'y a pas d'autres raisons derrière un coup de force de cette nature-là», dit-il.
M. Lampron croit que le président Trump – mais pas que lui, car Kash Patel, actuel directeur du FBI, «est un loyaliste de Trump qui, au cours des dernières années, a énoncé plusieurs théories du complot associées à la mouvance QAnon» – tente de «faire peur aux juges pour qu’il cessent de faire leur travail».
Dans la foulée, le président répond aux critères d’un coup d’État en essayant d’annuler le pouvoir des autres branches de l’État, soit le judiciaire et le législatif.
«Le législatif a fait un très bon travail pour se mettre hors-jeu tout seul», ajoute-t-il. «Les républicains ont beaucoup trop peur de Donald Trump et donc ne disent rien par rapport à la multiplication des actes illégaux qui sont faits par Trump et son équipe.»
Faut-il craindre pour la démocratie aux États-Unis, alors qu’on sait que Trump vend désormais des casquettes «Trump 2028» en référence à un éventuel troisième mandat, pourtant interdit par la constitution américaine?
«Tout est possible en fait», s’inquiète le professeur Lampron. «Il peut y avoir un état d'urgence, il peut y avoir la loi martiale. Il y a des moyens de faire en sorte qu'une élection n'ait pas lieu en fait, si tant est qu'on met de l'avant des arguments qui sont fallacieux.»
M. Lampron croit que «c'est extrêmement inquiétant et il faut absolument parler d'une tentative de coup d'État».