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Alors, comment gère-t-on cette crise?
L’itinérance. C’était une triste réalité qui touchait plus de 10 000 Québécoises et Québécois le 11 octobre 2022 dans plusieurs régions de la province. Cette augmentation de 44 % de la quantité de gens observés en position d’itinérance n’est pas surprenante et s’explique principalement par les expulsions, les problèmes de consommation de substances et les revenus insuffisants. Alors qu’en 2018, la santé mentale était la principale mise en cause de l’itinérance, la crise actuelle dans le logement est venue partiellement modifier le visage de celle-ci.
Alors, comment gère-t-on cette crise?
Le ministre Carmant a demandé la semaine dernière aux acteurs du monde municipal de «baisser le ton». Très mauvaise idée de la part du ministre de le faire de la sorte, mais il a cependant raison sur le besoin de changer le ton. Dans une crise, il est tout à fait naturel de chercher les coupables. Mais c’est la dernière chose à faire!
Ce à quoi la population s’attend, c’est d’avoir des élus qui favorisent la mise en place de solutions. Le sommet qui a lieu aujourd’hui permettra certainement aux élus municipaux et aux ministres provinciaux de remettre les pendules à l’heure et, espérons, de se réconcilier.
Un message conjoint qui illustrerait une prise en charge commune de l’enjeu pour les prochains mois, c’est ce à quoi nous sommes en droit de nous attendre en tant que citoyens.
Une fois que sera rétabli le ton entre les intervenants, l’étape suivante est de prendre en charge la situation. À cette étape, peu importe les coupables, tous les acteurs doivent se mettre à la recherche de solutions pour gérer les deux enjeux suivants: la disponibilité d’hébergement et de services pour ces gens démunis face à l’hiver à venir et la crise du logement qui a entraîné une hausse des loyers et des expulsions.
Ce plan d’action s’étendra dans le temps et ne pourra pas régler d’un coup tous les problèmes de façon immédiate. Cependant, les élus ont une obligation d’intervention et d’investissement.
Des actions simples, claires et coordonnées avec une communication transparente et cohérente entre les intervenants : ce sont les principaux ingrédients d’une gestion réussie.
Malheureusement, la crise de l’itinérance n’est ni nouvelle ni inattendue, ce qui nous indique qu’il faudra beaucoup de temps pour stabiliser, faire reculer et éradiquer l’itinérance. Cependant, si nos élus vont tous dans le même sens, accompagnent les intervenants qui travaillent dans ce secteur, écoutent leurs observations et corrigent les plans d’action, nous aurons certainement plus de résultats qu’en maintenant des « chicanes » publiques qui ne changent pas le quotidien des gens qui souffrent.