Le conflit actuel chez Postes Canada est tout simplement «désastreux», selon l'ancien directeur québécois du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), Marc Ranger. «C’est l'une des pires négociations que j'ai vue», affirme ce dernier.
En entrevue sur les ondes de Noovo Info jeudi soir, M. Ranger est catégorique: le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) a été beaucoup trop rigide dans ses demandes et n’a pas pris acte des difficultés financières de Postes Canada. Aujourd’hui, sauver les 55 000 emplois visés par les coupures relève de l’exploit.
«Il ne s’est rien passé depuis le mois de mai à la table des négociations et malheureusement, le syndicat est resté sur des positions traditionnelles plutôt que de se mettre en mode compromis devant l’inévitable», a dénoncé M. Ranger.
Pendant ce temps, une grève générale illimitée a été déclenchée. Une mauvaise idée, conclut M. Ranger, qui mentionne que chaque jour de grève convainc un client de Postes Canada d’ailler ailleurs.
«Pas un membre ne veut la grève actuellement.»
L’ancien directeur du SCFP nuance ses propos et mentionne que le STTP n’est pas entièrement responsable de la situation, alors que «la direction de Postes Canada doit être revue». «C’est un fiasco depuis plusieurs années», ajoute-t-il.
Aux yeux de M. Ranger, le syndicat des employés de Postes Canada doit désormais se mettre en mode solutions pour sauver des emplois. «Les compromis sont inévitables.»
Bien que l’annonce de jeudi du ministre Lightbound est majeure, elle est loin d’être une surprise, rappelle M. Ranger. Il explique qu’un médiateur avait fait des constats et des recommandations similaires. «Il avait affirmé que des changements étaient nécessaires.»
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