Quelle honte!! Comment l’équipe championne olympique en titre a-t-elle pu plonger le Canada dans un scandale olympique aussi grave avant même le début des Jeux ? Qui, dans l’équipe technique, savait que l’on essaierait d’observer l’entraînement de l’équipe néo-zélandaise ? Est-ce que quelqu’un a pensé aux conséquences sur les femmes athlètes qui se donnent cœur et âme sur le terrain et qui, ultimement, seront les principales victimes de ce scandale ?
Ce ne sont que quelques-unes des questions que l’on est en droit de se poser depuis le début de ce scandale, mais, surtout, ce sont aussi des questions qui sont encore sans réponse de la part de nos autorités sportives.
D’ailleurs, plus de 24 heures après le début de cette affaire, c’est décevant de voir que le Comité olympique canadien (COC) et Soccer Canada semblent satisfaits de leur prise en charge alors que le soccer et le sport canadien se sont couverts de honte à l’échelle mondiale. En tout respect, je pense qu’ils ne sont pas assez fermes et qu’ils s’imposent eux-mêmes le supplice de la goutte. Je vous explique pourquoi.
L’imputabilité et les athlètes avant tout.
Lorsqu’une crise comme celle-ci éclate, il est essentiel d’identifier les priorités et de protéger les victimes de la situation. Dans le cas qui nous concerne, l’équipe néo-zélandaise est la principale victime et les excuses d’usage ont été présentées.
Cependant, les joueuses canadiennes sont aussi des victimes collatérales alors que les gestes irresponsables de membres de leur équipe technique viennent détruire l’expérience olympique de ces athlètes. Pour les protéger et réparer l’irréparable, l’équipe technique doit prendre toute la responsabilité, et ce, sans réserve en partant par celle qui est à la tête de celle-ci, l’entraîneur-cheffe canadienne Beverly Priestman !
Comme répondante principale de l’équipe technique, ce n’est pas pour un match qu’elle aurait dû se retirer, mais pour l’ensemble du tournoi et jusqu’à ce que les enquêtes en cours aient fait toute la lumière sur les événements.
Gérer la perception et protéger la réputation
Certains d’entre vous me trouveront peut-être dur dans mon jugement, mais, si elle ne s’est pas retirée d’elle-même, c’est le rôle de Soccer Canada ou du comité olympique canadien (COC) de la suspendre le temps de l’enquête. Même si le président du COC a indiqué croire qu’elle ne savait pas, sa présence sur le banc du Canada durant ce tournoi soulève automatiquement des doutes sur ses méthodes, sur son niveau de participation au scandale et sur sa crédibilité comme entraîneur.
Pourtant, lorsqu’une journaliste de Radio-Canada présente sur place lui a demandé si oui ou non, elle était au courant de l’utilisation d’un drone par des membres de son équipe afin d’espionner l’équipe néozélandaise, celle-ci a préféré esquiver la question plutôt que d’y répondre directement.
Il est assuré que désormais, elle fera de l’ombre à l’équipe nationale et maintiendra une perception de doute autour de celle-ci, nuisant à la crédibilité des joueuses, du soccer canadien et du sport olympique canadien.
Une culture attentiste qui doit changer
Ce qui me surprend, c’est que les dirigeants du sport canadien n’aient pas le même réflexe. Les scandales des dernières années dans le sport nous ont clairement démontré qu’il est important d’agir avec fermeté et vigueur pour protéger les athlètes et la réputation du monde du sport.
Tous ceux qui ont attendu et qui ont espéré que des mesures intermédiaires soient suffisantes ont fini par devoir agir sous la pression populaire ou politique, laissant des traces importantes sur la crédibilité de leurs organisations. Ici, la suspension de toute l’équipe technique en attendant, au minimum, les conclusions de l’enquête, m’apparaît comme un geste évident et même inévitable.
Ensuite, selon les conclusions des enquêtes en cours, des décisions définitives pourront être prises, mais, en ce moment, ces gens n’ont pas leur place sur le banc du Canada. Espérons que cela se fasse dans les prochaines heures et que l’esprit olympique puisse prendre le dessus sur cette triste histoire.
On évitera ainsi le supplice de la goutte aux principaux acteurs des JO, les athlètes.

