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Cette semaine, fut rendue publique l’entente entre le NPD et les Libéraux de Justin Trudeau. Elle constitue une bouffée d’air frais dans un paysage politique de plus en plus gangréné par la partisannerie à outrance, et ce, à tous les paliers gouvernementaux. Cette alliance disons-le, constitue un exemple à suivre.
Depuis que la nouvelle est tombée, de nombreux chroniqueurs affirment que cela constitue un affront à la démocratie. Plusieurs autres estiment que Jagmeet Singh, chef du Nouveau parti démocratique (NPD), vient de se « tuer » politiquement parlant. Certes, entre vous et moi, la seconde affirmation est un peu plus vraie que la première. Cela fait plusieurs années que le NPD est considéré comme un « club-école » du parti libéral, considérant leurs similarités sur de nombreux dossiers.
C’était un secret de polichinelle. En novembre dernier, Jagmeet Singh avait démontré une ouverture à une entente de collaboration avec les libéraux.
Cela fait plusieurs années que notre système électoral, que l’on appelle le scrutin uninominal majoritaire à un tour, est remis en question par de nombreux acteurs sociaux. Plusieurs organisations, dont le Mouvement démocratie nouvelle, à travers la campagne Chaque voix compte, avaient plaidé pour une réforme du scrutin, et ce, dans l’optique d’avoir un système proportionnel, là où chaque vote aurait davantage de poids. Bien qu’elles aient obtenu un large consensus, ces promesses de réforme du mode de scrutin sont tombées à l’eau et ont été abandonnées tour à tour par plusieurs partis, tant au fédéral qu’au provincial.
Dans notre système électoral actuel, il est rarissime que le gouvernement au pouvoir représente réellement la majorité de la population même en cas de « majorité » aux élections. Historiquement, ce sont les deux mêmes partis qui s’échangent le pouvoir depuis de nombreuses années. Ainsi, cette alliance entre Libéraux et le NPD peut, dans une certaine mesure, représenter une illustration des limites de notre mode de scrutin.
Ainsi, cette entente, valable jusqu’en 2025, mais pas imperméable à la critique du NPD, constitue, à mon sens, un geste démocratique. Elle vise à permettre aux Canadien.nes de bénéficier d’une expansion de soins de santé dentaires et d’un meilleur accès à des médicaments.
En ce sens, Jagmeet Singh a su mettre ses intérêts personnels de côté dans l’intérêt de la population, et ce, afin de répondre aux besoins les plus criants le plus rapidement possible.
Voilà l’étoffe d’un véritable leader qui veut être au service des gens dans un contexte où il n’a pas su performer aussi bien qu’il l’aurait voulu aux dernières élections fédérales. Cette alliance permet aussi d’éviter le déclenchement de nouvelles élections à court terme, considérant que les Libéraux de Justin Trudeau sont actuellement minoritaires et que le dernier scrutin était un quasi copier-collé de la législature précédente.
Bien entendu, fournir les soins de santé à la population est un champ de compétence provinciale. Il y aura des montées aux barricades face à cette entente, notamment de la part du Québec, en raison de cette possible ingérence du fédéral.
Néanmoins, le geste de Jagmeet Singh se veut un rappel rassurant des raisons pour lesquelles on fait de la politique. J’y vois là une démonstration d’une personne qui veut utiliser son pouvoir à bon escient, même en étant dans une posture défavorable.
Reste à voir si les Libéraux, qui ont le gros bout du bâton dans ce scénario, ne trahiront pas leur parole envers leurs nouveaux alliés, d’ici 2025.